Détournons
notre regard de la cité sombre, et de la pénombre qui l'entoure et
l'embellit, et repartons vers des contrées plus verdoyantes, sous
les rayons d'un soleil chaud et dont le vent transporte les chants de
la sylve. Aventurons nous dans une épaisse forêt, dont le ramage de
tous les arbres rayonne d'un éclat égal à celui d'une émeraude,
et abritant mystérieusement en son sein, un village bien caché. Ce
hameau sylvestre est constitué de cabanes arboricoles fixées aux
troncs, reliées pour certaines par des passerelles en bois et autres
cordages douteux. Ce village s'avère être tout aussi difficile à
trouver qu'une once d'intelligence dans le cerveau d'un fantassin;
aussi, peu en connaissent la localisation et encore moins les
étranges locaux, qui, faute de ne vivre qu'entre eux depuis de
nombreuses décennies, ce sont un peu éloignés des coutumes et
normes sociales, tant qu'inhabitués à la visite ou même la
rencontre d'autres êtres pensant. Nous retrouvons, un de nos
rescapé, évanoui, les traits livides et le teint pâle, bâillonné
comme du vulgaire gibier, que l'on aurait cueilli plutôt que chassé,
en vue de son état lamentable. Ce dernier est posé, inanimé, à
l'ombre de quelques arbres, tandis qu'à côté de lui, deux
chasseresses s'animent et s'agacent autour du corps inerte.
"Dis,
tu crois qu'il va se réveiller ? Il n'a pas l'air d'aller très
bien, quand même.. Lâcha inquiète la première inconnue.
-Il
fallait peut-être se poser cette question AVANT de l’assommer.. Ou
plutôt AVANT de le frapper si fort avec ta masse.. Lui
rétorqua sa consœur d'un ton suffisant et accusateur.
-Ah
parce que maintenant, ça va être de ma faute en plus.. Détournant
le regard de son interlocutrice.
-C'est
bien toi qui lui a écrasé ton arme sur le crâne, non ?
-Peut-être,
oui. Murmura-t-elle, coupable.
-Bon
et bien...
-Mais
c'est toi qui as paniqué ! Et qui m'as faite réagir comme ça.
-C'est
la meilleure. Je ne savais pas que dire : "Il y a quelqu'un
derrière ce buisson", s'entendait chez toi comme "Assommons-le
et ramenons-le au village". Ragea-t-elle.
-Cesse
de geindre, premièrement il n'est pas au village, puis... Elle
regarda d'un air douteux le petit personnage allongé et comateux.
Tu ne trouves pas qu'il fait un peu pitié ? Avec ses petites ailes
et sa taille chétive ? C'est un gros insecte, tu crois ?
-Cela
explique d'autant plus ta réaction, je cite : "Trouvons-un
déchet, cassons-le un peu plus qu'il ne l'est déjà, et ramenons-le
au pied de notre village, pour être certaines qu'il s'enfuit à un
moment et qu'il dise où sont dissimulées nos habitations... IL VA
FALLOIR LE TUER, TU COMPRENDS CA ?
-Tu
dramatises, il ne survivra sûrement pas, enfin peut-être. Puis ça
va, hein. Tu vas me mettre ça sur le dos alors que tu peux aussi
utiliser différents tons pour exprimer différentes émotions. Elle
haussa la voix. Si tu n'avais pas couiné comme un marcassin
pourchassé par un loup, peut-être n'aurais-je pas réagi de la
sorte..
-Parce
que madame est parfaite, j'avais oublié ça. Lui
répondit-elle, vexée.
-Je
dis juste que...
-Tu
dis juste que tu as fait n'importe quoi et que maintenant tu te
demandes si tu n'as pas plongé ce voyageur dans le coma en plus de
l'avoir potentiellement condamné à mort. Un pauvre innocent..
-Tu
deviens sénile, jeune, en plus tu radotes. Qu'importe ce que tu en
penses, la grande prêtresse en jugera..
-Parce
qu'en plus tu vas aller baver ce qu'il s'est passé ?! Après tu vas
finir par dire que c'est de ma faute si nous avons ramené
ce truc jusqu'au village ? De ma faute si nous
avons enfreint au moins trois règles du village ? De ma faute si tu
lui as sauté dessus la tête pleine d'envies belliqueuses ?
-Grrrrrr..
-Tu
vois, tu me parles de compréhension, mais tu ne fais aucun effort
Decadrys..
-Yzidris
?
-Quoi
?
-J'en
ai plein la tête, là, des idées et envies belliqueuses. Et elles
ne visent pas un inconnu...
-Tu
n'oserais pas, moribonde. Dit-elle d'un ton hautain.
-Moi,
haha, gloussant, mourir de ta main, moi ? Les lunes
s'aligneraient pour pouvoir se cacher la vue d'une telle infamie et
incohérence.
-Plutôt
que d'essayer de faire de l'esprit, Decadrys, tu ferais mieux de
commencer à t'en servir, de ton esprit. Avant de te retrouver dans
le même état que lui. Désignant le petit homme allongé."
La
patience de toute personne a ses limites, celles de la chasseresse
accablée de reproches venaient d'être atteintes, et cette dernière
venait de fondre sur Yzidris, tout en décuplant sa taille, et
revêtant la même forme bestiale et féline que celle du mystérieux
attaquant de notre petit groupe. Les deux femmes, jusque là
d'apparence normale et plutôt coquette, se ruaient l'une et l'autre
dessus, en tailladant arbres et buissons autour, marquant tout autour
d'elles, troncs et roches, d'entailles larges et profondes laissées
par les immenses griffes toutes déployées. Des touffes de poil
ensanglantées volent par-ci et par-là, sous les coups que
s'assènent Decadrys et Yzidris, combat accompagné par les
provocations proférées par des voix mi-féminines mi-monstrueuses,
elles-mêmes coupées par leurs hurlements furieux. Puis, à nouveau
le corps-à-corps est recherché, elles se foncent l'une sur l'autre,
les crocs se plantent sans insister, les corps se bousculent et
trébuchent. Profitant de quelques erreurs, Decadrys finit par avoir
l'avantage et alors qu'elle s'apprêtait à frapper à l'aide d'un
petit arbre fraîchement déraciné le crâne de son opposante, une
silhouette se dessinait dans le champs de vision des combattantes et
alors instantanément, le combat cessait.
"En
ce qu'il est de la discrétion, je pense que vous pouvez faire mieux,
en ce qu'il est des règles de vie et de sécurité du village, vous
ne pouviez pas faire pire."
Affectées
par la même grimace, les deux retrouvèrent leurs apparences
humaines, reprenant leurs esprits et détournant le regard l'une de
l'autre. L'une se retirant légèrement et l'autre imposant sa
posture.
"C'est
bon Meladrys, on ne faisait que de s'entraîner. Soupirait
Yzidris.
Subitement,
la concernée se rapprocha d'un pas prompt et avec un regard
menaçant.
-Vous
ne pourrez pas faire les gamines éternellement, surtout si vous
compromettez notre dissimulation, et notre tranquillité.
-Pas
la peine de faire la chef, Mela'. Venait de souffler
Decadrys. Tu ne l'es pas.
-Je ne
suis PAS ENCORE la grande prêtresse, c'est important de le préciser
! Et méfie-toi de ce que tu avances, car une fois au pouvoir, je te
ferais bannir si tu ne sais pas te tenir tranquille ou si tu me
manques de respect. Comme ça, en errant tu pourras toujours faire
autant de grabuge que tu veux, tu ne nous nuiras plus.
-Ton
respect, tu sais où tu peux te le fourrer... Rétorqua-t-elle,
irritée, à mi-voix.
Meladrys
s'avançait quasiment jusqu'à ce que son front aille buter contre
celui de Decadrys, plantant ses yeux fendus dans les siens.
-Mon
respect je te l'imposerai, car moi j'ai le pouvoir dans le sang !
Alors que toi, tu n'es faite que pour être gouvernée et pour obéir
bien gentiment." Lui cracha-t-elle, en détournant
directement le regard et en repartant tout de suite d'où elle était
venue.
Lui
tournant le dos, Decadrys se métamorphosa à nouveau, et sans bruit,
ramassa l'arbre déraciné destiné auparavant à Yzidris et l'envoya
du plus fort qu'elle le put en visant Meladrys. Cette dernière le
reçut de plein de fouet, et fut projetée dans les broussailles. En
un éclair, c'est une masse enragée qui ressortit des fourrées et
fondit droit sur Decadrys, qui encaissa la charge. Les deux se
tenaient en échec, à paume contre paume, se foudroyant du regard et
se montrant leurs crocs, elles se distançaient, puis se fonçaient
dessus.
Depuis
plusieurs minutes elles se battaient, sans aucune retenue. Après
quelques échanges de coups, de morsures, la terre et les feuilles
brassées étaient écarlates, cependant Decadrys semblait désormais
peiner à maintenir le rythme, et du fait d'un violent impact dans le
thorax, venait de se retrouver au sol, avec les griffes de son
adversaire plantées dans l'abdomen, rapprochant sa gueule du museau
de Decadrys.
"Tu
comprends mieux maintenant, pas vrai ? Tu le sais, je suis LA plus
forte !" Elle accompagna sa sentence d'une pression plus
importante sur patte, soutirant un hurlement de douleur de Decadrys.
"Il
suffit ! Si tu crois que la dignité d'être Grande Prêtresse
s'obtient que par la force, alors tu n'es pas faite pour l'être,
Meladrys !"
Yzidris
qui s'était réfugiée non-loin de l'aventurier évanoui, de peur
d'être impliquée à l'affrontement, venait d'être rassurée en
entendant cette intervention.
"Meladrys,
remonte immédiatement au village et médite sur ton futur et sur les
sombres desseins qui attendent ceux qui font prévaloir la force
avant la compréhension."
Un
bref instant passa et le bruissement des feuilles et des branches des
arbres voisins attesta le départ de la farouche prétendante.
"Yzidris,
je sais que tu es là dans les fourrées, et que tu caches avec toi
quelque chose dont l'odeur ne m'est pas familière, viens par ici
avec, je te prie."
Débusquée
et percée à jour, Yzidris ne chercha pas à feindre quoi que ce
soit, souleva le petit homme en le serrant contre sa poitrine, et
l'apporta face à la Grande Prêtresse, tandis que Decadrys,
endolorie, retrouva difficilement son apparence, restant tapie au
sol, le corps encore gravé et balafré.
"Cet
homme est en bien piteux état, mais vous n'y êtes pour rien
n'est-ce-pas ?"
Yzidris
resta de marbre.
"Regarde-le, elle
le tritura, il doit être affamé depuis des semaines, il
est tout atrophié, ratatiné, ses membres sont flasques, ses lèvres
sont presque bleues, il sent l'urine d'hérisson... Puis cette
taille... C'est comme s'il avait rapetissé."
Yzidris
ne put s'empêcher de rire, et soulevant les yeux, croisa ceux de la
Grande Prêtresse, qui souriait discrètement, malicieusement.
"Dépose
le petit homme dans ta hutte, je viendrai..
-Dans
ma hutte ?! Mais pourquoi ?! Yzidris croisa à nouveau le
regard avec son interlocutrice, dont le rire était parti et dont
l'impatience émanait.
La
Prêtresse reprit.
-Dépose
le petit homme dans ta hutte, j'y amènerai Decadrys et je les
soignerais, pendant ce temps là, toi tu iras chercher des provisions
et tu en feras une bouillie.
-Oui,
Ô Grande Prêtresse, reprit Yzidris, lasse. Je fais
ça immédiatement."
S’exécutant,
elle prit l'évanoui sous un bras, et escalada quelques branches avec
agilité et aisance, suivie de près par la Prêtresse chargée de
Decadrys. Quelques minutes passèrent, et après avoir laissé les
blessés dans la cabane suspendue, Yzidris revenait, les mains
chargées d'un bol très sommaire fait d'argile, rempli d'un bouillon
vert et marron, dont l'aspect aurait sûrement pu dégoûter un
aveugle.
"Comment
va Decadrys, Prêtresse ? Demanda-t-elle, en laissant la
mixture peu ragoûtante au chevet du petit homme.
-Elle
est très solide et très forte, répondit-elle sans
hésitation, elle se remettra vite sur pied, dit-elle
d'un ton très optimiste, voire fier. Meladrys n'y a pas été
de main morte, mais Decadrys est actuellement envahie d'une énergie
qui la fera guérir plus vite que n'importe quel remède.
-Oui,
enfin ses plaies là... Elles ne vont pas guérir toutes
seules... Ses yeux rencontrèrent ceux de l'aînée, agacée.
Elle se reprit. Et cette énergie.. Cette énergie mystique
qui... La Prêtresse la regardait décontenancée. Qu'est
ce qui va la faire aller mieux ? Interrogea, Yzidris,
brouillonne.
-La
motivation, et la détermination. Je pense que Decadrys convoite la
même chose que ma fille. Peut-être pour des raisons différentes.
Mais maintenant, elle ne va plus vouloir perdre, et encore moins
abandonner. Respectueusement et tendrement, la Prêtresse
posait sa main sur le front de Decadrys, somnolant. Mais là
n'est pas le problème, nous avons un étranger au village, et un
étranger mal en point, voyons ce que nous pouvons faire."
La
Prêtresse fit signe à Yzidris de soutenir droit le haut du corps de
l'inanimé, et sortit de sa poche une herbe, qu'elle roula en boule
et lui fit gober. Ce dernier écarquilla en grand les yeux, comme
prit d'un foudroiement, apercevant en premier lieu le corps mutilé
et à moitié nu d'une femme, inconnue, crachant le contenu de sa
bouche comme si cela allait changer quoi que ce soit au goût infect
qui venait de le sortir de son coma, pour finalement s'apaiser, comme
s'il était aux anges.
La
Prêtresse se munit de la bouillie, dont elle remplissait une
cuillère en bois qu'elle amenait à la bouche du désormais
réveillé, qui semblait vouloir fuir ce qu'on lui tendait à manger.
Forcé de prendre la première bouchée, il constata d'un haussement
de sourcils, qu'aussi ignoble qu'était d'aspect la préparation,
elle devait être toute aussi délicieuse. Sans se faire prier, il se
défit un peu de l'étreinte d'Yzidris et se rua sur le bol qu'il
arracha des mains généreuses et qu'il se mit à dévorer, créant
l'étonnement chez l'assistance. Après s'être baffré, il se
ressaisit, eut l'air de se passer les mains sur les yeux, scrutant la
Prêtresse, puis la blessée, puis se retournant vers celle qui le
maintenait droit. Puis se remit face au bol, ferma les yeux et se mit
à rougir.
"Cela
ne va pas ?
-Ahem..
Si tout va ben, tout via ben... Je labiouffe, je baliouffe.. Je
bafouille. Mais tout va bien. Tout va mieux à vrai dire. Je suis
peut-être mort en fait. Tout bonnement et en tout honneur. Et sans
remord.
-Allons,
ne dîtes pas n'importe quoi, nous sommes en vie, nous, donc vous
aussi.
-Pourtant
ce matin, j'étais mort. Enfin, je le croyais. Cela faisait plusieurs
jours que j'errais dans cette forêt, perdu, sans connaître la
moindre des plantes qui y pousse. J'ai mangé des baies qui m'ont
empoisonné, des champignons qui m'ont fait perdre haleine à finir
les ailes dans les ruisseaux, pourchassé par les lumières tamisées
et par les cris des marais, je suis tombé dans des nids d'insectes
géants, je me suis endormi dans une tanière de blaireaux qui m'en
ont chassé... Je perdais espoir, je devenais fou, seul dans ces
bois, seul dans les fougères, je ne voyais plus le soleil se lever,
ni se coucher, la lune ne me faisait plus parvenir ses rayons la
nuit. Je suis incapable de chasser des bestioles, alors je me faisais
à l'idée de peut-être laisser ma carcasse traîner, là au fond
des bois.. Puis ce matin, je marche, pour une fois l'air était plus
chaud, j'étais plus serein, j'acceptais les faits, mes choix m'ont
conduit à la mort. Et alors que j'entends des voix, des voix douces,
des voix de muses, le chant des anges, là, le noir complet. Et moi
qui me dis : "Ca y est", et vous maintenant qui me dîtes
que ça n'y est pas. Je suis perdu. Mort ? Vivant ? Je ne sais plus,
sincèrement, les derniers jours m'ont convaincu du fait que mes
choix et mes fréquentations m'avaient amené à la mort, et que je
le méritais. Mais non.
Tout
le monde resta sans voix.
-Mort
ou pas mort par contre, votre amie là, elle ne va pas bien s'en
remettre, mais si...
-Mais
si ?! Le secoua Yzidris, en attendant une réponse.
-Mais
si vous me laissez chercher dans mon sac, j'ai peut-être quelque
chose qui pourrait fonctionner.
-Il ne
faut pas hésiter !! Yzidris laissa le petit homme tomber à
plat dos, et se précipita sur le fourre-tout qu'elle avait
remarqué.
-Attends
! Et s'il en sort un poignard ou une arme. Interrompit la
Prêtresse. Laisse-moi chercher plutôt.
-Je
veux bien que vous cherchiez mais...
-Mais
quoi, tu ne pourras pas récupérer ton arme si c'est moi qui
cherche, c'est ça ?
-Non
c'est que..."
La
Prêtresse, semblait abasourdie, de ce sur quoi elle mettait les
doigts en cherchant à l'aveugle dans ce sac qui paraissait si petit.
Des livres, des fioles, des pierres, des bourses, d'autres livres,
des éprouvettes, des gants, toute sorte de serpette, des vêtements,
des ciseaux... Une armoire contenue dans une sacoche.
"La
fiole que je recherche est de couleur... ?
-Gnas
! Euh, rouge. Ce sont des petites flasques, toutes rouges, voire
brillantes, comme des rubis liquide. Bredouilla-t-il comme
perdu.
-Celle-ci
? Désigna-t-elle.
-Oui
c'est tout à fait ça.
-Et
son effet ?
-Faire
cicatriser les plaies, et faire repousser la chair.
-Repousser
la chair ?! S'exclamèrent de concert la Prêtresse et
Yzidris.
-C'est
une potion que j'ai mis du temps à stabiliser, mais elle fonctionne
vraiment. Cependant, je n'en ai que peu de flasque..."
Sans
attendre, la Prêtresse en fit boire une gorgée, difficilement
déglutie par Decadrys. Cette dernière fit une grimace, avala, puis
quelques secondes après, elle fut prise d'un grognement terrifiant,
comme si elle souffrait le martyr. Croyant qu'elle était
empoisonnée, Yzidris empoigna méchamment Tne', qui gesticulait dans
tous les sens en montrant de la main Decadrys, dont la chair semblait
remplir les crevasses laissées par les furieuses griffes. L'étreinte
relâchée, les regards se tournaient vers la blessée qui elle même
constatait que ses blessures guérissaient instantanément. Tandis
que Tne', lui, lorgnait d'un œil sur la reconstitution miraculeuse,
et sur la poitrine angevine qui, non privée de ses morceaux,
reprenaient un aspect tout à fait délicieux, il détourna
innocemment le regard, avant de sentir deux bras venir l'englober et
l'attirer chaleureusement contre une texture à la fois molle et à
la fois provocatrice, provoquant un petit battement d'ailes chez
l'intéressé.
"Si
vous n'y voyez pas d'inconvénient, je serais intéressée pour lire
vos notes. Et vous invitez à dîner avec les deux responsables de
votre arrivée au village, afin de clarifier quelques détails. Y
compris celui qui entend que vous n'êtes pas censé repartir vivant
du village."
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