La
lacune nous avait offert ses vertus durant toute la fin de
l'après-midi, nous avions pu siroter nos breuvages et déguster un
en-cas salvateur, le tout, allongés dans l'eau chaude; profitant des
derniers rayonnements du soleil, jusqu'à ce que ce dernier laisse
place aux lunes, nous amenant à quitter notre baignade salée et à
nous envelopper dans de larges et moelleux draps de bain que notre
hôte nous avait au préalable apportés. S'ouvrait à nous la
magnifique auberge du couple Hulote. Ghast semblait faire ses
comptes, posté derrière un office taillé dans la pierre blanche,
le vestibule dans lequel il siégeait, était illuminé par deux
braseros crépitant. La pièce commune nous attendait au-delà d'une
double-porte massive en bois exotique. La salle à manger était bien
moins rustique que celle de la taverne dans laquelle nous avions
séjourné précédemment, toutes les boisures et le plancher étaient
confectionnés d'ébène, tandis que le mobilier, comme pour jouer
sur le contraste, rayonnait de l'éclat pâle de bois d'hêtre et de
bouleau. Deux immenses cheminées trônaient de chaque côté de la
pièce et prodiguaient à cette dernière une luminosité très
chaleureuse. Un large comptoir garni de fûts prenait place non loin
d'un grand escalier en pierre, qui rejoignait une mezzanine cerclant
tout le rez-de-chaussée, desservant toutes les chambres. Gnas et
Tne' s'étaient posés à une table chargés de tout leur barda,
tandis que j'avais voulu aller explorer l'étage, et inspecter la
chambre que le tavernier nous avait attribuée. Une fois les marches
gravies, je marchais quelques pas avant d'être surprise par
l'ouverture d'une porte près de moi. Quittant la pénombre, une
immense paire d'yeux bleus lumineux s'avançaient vers moi, ornant
une silhouette étrange et de grande taille faisant irruption dans
mon champs de vision et provoquait chez moi un sursaut.
"Bienvenue
chez nous, ouh. Me lançait-on d'une voix douce. J'espère
que vous vous y sentirez comme chez vous, ouh.
-Oh,
merci, et bonjour... Enfin bonsoir. Balbutiais-je, un peu
déstabilisée.
-Pour
moi, la nuit, c'est le jour. Alors bonjour me convient. Bonjour à
vous, ouh. Me répondait-elle, en riant.
-Vous
devez être la femme de Ghast, c'est bien ça ? Lui
demandais-je en l'examinant de bas en haut.
-C'est
cela même, oui. Elle pressait son torse de son bras
emplumé. Je suis Noctalya, et vous, ouh ?
-Je
m'appelle Evialg. Lui rétorquais-je en m'inclinant
légèrement. Nous allons séjourner quelques nuits ici.
-Vous
verrez que l'on dort très bien ici, tous nos édredons sont
rembourrés de duvet, vous aurez bien chaud même si le vent souffle
fort au dehors.
-J'aime
beaucoup votre décoration, déjà, en tout cas.
-Merci
beaucoup, ouh. Nous fabriquons tous nos meubles vous savez. Nous leur
donnons tout notre amour. Clamait-elle humblement, tandis que
je scrutais ses mains qui... n'étaient pas des mains et donc
n'avaient pas de doigts. Oh, vous vous demandez sûrement
comment peut-on faire sans être pourvu de main, n'est-ce-pas ?
-En
effet, oui. Bredouillais-je percée à jour.
-Tout
Hulote apprend très jeune à manipuler par la pensée les objets,
vous imaginez que sinon, rien qu'une poignée de porte deviendrait un
obstacle terrible ! Elle poussait un petit ricanement. Avec
une bonne maîtrise, manier les outils avec précision devient un jeu
d'enfant !
-Oh.
C'est incroyable, logique mais quand même incroyable. Dîtes-moi,
est-ce abuser de votre hospitalité que de vous demander si vous
auriez une tenue à me fournir... ?
-Pas
du tout, ouh. Mais quelle étrange idée de voyager sans
vêtement. Elle gloussait. Bien que j'imagine qu'il
y ait une raison à cela !
-Certes...
Une longue histoire.
-Je me
doute, peut-être nous la raconterez-vous, ouh. Terminait-elle
avant de se retourner vers là d'où elle sortait et illuminait la
chambre d'un lever d'aile. Venez par ici, voulez-vous, ouh."
Je
la suivais, et découvrais une bien grande chambre, pour le peu
d'espace qu'elle semblait occuper au vue du maigre écart qui
séparait les portes sur le pallier. Un immense lit en baldaquin
occupait le coin de la pièce, tandis que le reste de l'espace était
meublé d'un superbe mobilier blanc, rayonnant du même éclat que le
plumage de Noctalya. L'immense femme-hibou s'approchait d'une
armoire, qui elle aussi contenait bien plus de choses que sa taille
ne semblait pouvoir accueillir. Elle en sortait un cintre soupesant
une superbe tunique fendue rouge, qui ressemblait à une cape à
capuchon, mais dont les manches étaient séparées du tronc.
"Les
bras se règlent avec des élastiques et des nœuds pour éviter de
contraindre nos ailes. Me montrait-elle en serrant et
desserrant le tissu. Pour nous c'est nécessaire, pour vous,
cela vous permettra de bronzer des épaules. Rigolait-elle
sympathiquement, une fois de plus.
-Elle
ne vous manquera pas ? L’interrogeais-je poliment en
récupérant l'habit.
-Pas
du tout, ouh. Cela fait bien longtemps que je ne la porte plus. Elle
sera bien plus utile à vous, ouh.
-Merci
beaucoup, ouh. La remerciais-je, lui renvoyant son sourire.
C'est fou, chez vous, tout semble plus grand qu'il n'y paraît !
-C'est
la magie qui nous permet ça. Chaque pièce et chaque meuble est
enchanté, ainsi, tout peut contenir plus de choses que sa taille ne
le permet.
-C'est
génial. Soufflais-je, ébahie.
-C'est
surtout bien pratique quand l'espace vous manque. Maintenant, si vous
permettez, je vais vous laisser, je vais aller préparer le
dîner. Glissait-elle en me désignant la sortie.
-Bien
sûr. Lui répondais-je en quittant le local. Merci
encore. M'inclinais-je à nouveau.
-Ouh,
ouh. Piaillait-elle. A tout de suite."
Je
reprenais l'exploration en direction de notre chambre, qui, selon
Ghast, se trouvait dans un des coins de la mezzanine. J'insérais la
clef dans la serrure, ouvrais la porte, et, inspirée par le
mouvement d'aile de l'Hulote, levais le bras, illuminant la pièce de
la même manière. Nous avions aussi un très grand lit ornementé de
larges pans de tissu , une zone de la pièce était garnie d'un
canapé d'angle et d'une table-basse ronde, et nous dispositions d'un
miroir et d'une penderie. Deux fenêtres nous offraient la vue d'un
côté sur la baie, et l'autre sur la forêt. J'enlevais le drap qui
me couvrait et revêtais ma nouvelle tenue, examinant ses plis,
espérant ne pas me retrouver dans un des vêtements de ma mère.
Mais c'était bon cette fois, je n'aurais pas de mauvaises surprises;
j'enfilais et réglais les manches. Je m'avançais vers mon reflet,
tournais sur moi-même, je me trouvais belle. La porte d'entrée
s'ouvrait à nouveau, Gnas s'y profilait, munie de toutes ses
affaires, nous nous regardions longuement avant de nous approcher
l'une de l'autre. Elle m'étreignait et saisissait ma taille, je lui
rendais son accolade, tandis que mon ventre laissait échapper un
grognement. Elle reculait et me souriait laissant tomber sa
serviette.
"La
femme hibou est descendue en nous disant que le repas n'allait pas
tarder à être servi. Tu n'as qu'à y aller, je vous rejoins après
m'être changée. Murmurait-elle, en dandinant nue devant
moi.
-Je
vais faire ça, alors. Me contentais-je de lui répondre,
attisée. Tu voudras boire une autre bière ?
-Oui,
tu peux m'en prendre une de plus. Tu en as une qui t'attend déjà. Me
renvoyait-elle.
-D'accord. J'allais
sortir, quand me prenait l'envie de me retourner; je la scrutais,
faisant tomber sa tunique cloutée sur ses hanches, et masquant ses
fesses rebondies, je refermais la porte sans faire de bruit. et me
dirigeais en bas."
Je trouvais Ghast accoudé au bar, qui s'affaira rapidement à me servir une bière, je rejoignis en suivant notre table. Tne' avait le nez dans sa chope, je m'asseyais face à lui, déposant la pinte de Gnas, attrapais mon godet fermement et en buvais une grosse gorgée. Il relevait enfin la tête, constatait ma présence.
"Ca
faisait un bon bout de temps que l'on n'avait pas profité d'un tel
lieu. S'exclamait-il avant de remettre son visage dans son
verre.
-C'est
sûr. Ils sont gentils en plus les aubergistes. Lui
répondais-je en reprenant une lampée.
-Il
faut dire que cette fois-ci, nous n'arrivons pas couverts de boue et
de sang. Il s'essuyait la bouche qui était trempée de
bière. Ça a matière à modifier l'accueil, ça se
comprend en tout cas.
-Oui... Je
buvais une nouvelle fois. Merci d'être venu me chercher
Tne'.
-C'est
rien. Puis c'est Gnas qu'il faut réellement remercier. Si elle ne
m'avait pas sauvé et n'était pas venue, je ne me serais pas dit
qu'il fallait venir ici.
-Elle
n'aurait sûrement pas trouvé l'endroit où me chercher. Lançais-je,
le regard perdu dans la mousse.
-Peut-être,
qui sait. Elle a bien su où j'étais moi, après tout."
A
ces mots, l'intéressée venait de nous rejoindre, s'installant à
côté de moi et descendant sa boisson d'un trait. Quelques instants
plus tard, Noctalya arrivait elle aussi, faisant léviter devant elle
plusieurs cassolettes et assiettes, toutes remplies de divers mets :
viandes en sauce, crustacés et poissons grillés, légumes
multicolores et fruits juteux. Nous dévorions sans plus attendre
notre repas, qui, en quelques minutes avait disparu dans nos
estomacs. Gueudé, Tne' nous faussa rapidement compagnie quittant la
tablée pour aller se coucher, tandis que Gnas me fit signe qu'elle
voulait prendre l'air. Je décidais de rester quelques instants, tout
en me rapprochant du foyer incandescent. Peu de temps après, je
voulus aussi profiter de l'air marin et de la tranquillité nocturne.
Je remerciais le couple Hulote qui s'était assis près de
l'autre cheminée, afin de discuter et empruntais à mon tour le
chemin de la sortie.
Dehors,
il faisait presque aussi lumineux que dans le réfectoire, les lunes,
presque pleines, éclairaient la plage et faisaient briller le sable
comme s'il s'agissait de milliers d'étoiles. Gnas était allée un
peu plus loin, elle s'était étendue et jouait à enfoncer ses pieds
dans la grève. Je m'allongeais à ses côtés sans un mot, agrippant
mes yeux dans le ciel tacheté de nacre. Je sentais que son regard
venait de se poser sur moi, je détournais ma vue de la nue et
contemplais Gnas. Toujours sans rien dire, nous nous mettions toutes
deux sur le flanc, nous rapprochions et nous embrassions
langoureusement. Je passais mes mains derrière sa tête, et plaquais
mon corps au sien tandis qu'elle, une fois encore, étreignais mes
hanches et les malaxais. Rapidement, je me glissais sur elle, et
laissais ma bouche courir sur son visage, mordillant ses joues,
suçant ses oreilles en pointe, savourant la douceur de ses lèvres.
Elle gesticulait sous moi, nos bassins commençaient à se frotter
l'un à l'autre, lorsque nous entendîmes la porte de l'auberge
s'ouvrir, nous faisant nous décoller l'une de l'autre. Nous pûmes
apercevoir Noctalya, étendre ses immenses ailes, et d'une brassée,
elle s'envola puissamment dans les cieux, et disparut presque aussi
vite. Gnas s'était levée et me tendait la main, elle me suggérait
de nous promener. Je saisissais son aide et conservais la chaleur de
ses doigts, alors que nous entamions notre marche le long du rivage.
Nous ne disions mot, car ce que nous voulions était indicible, nous
nous contentions d'avancer jusqu'à atteindre une caverne marine dont
l'entrée était gardée par une chute d'eau argentée. Nous
traversions le mur aqueux et faisions désormais face à une crique
enclavée dans la roche, laquelle était inondée par un seul halo de
lumière lunaire pénétrant son plafond et s'échouant sur un tapis
clair. Gnas venait de lâcher ma main et s'avançait vers le centre
de la cavité, elle s'arrêtait pile sous le cercle lumineux et se
retournait vers moi, qui étais restée immobile, à l'entrée.
Commença
sous mes yeux quelque chose que je n'aurais pas pu imaginer. Gnas se
perfora d'un mouvement le poignet, laissant couler de la plaie un
large filet de sang, alors que j'allais m'approcher, elle me fit
signe de ne pas bouger, durant le même instant, elle leva un doigt
et se mit à dessiner des cercles concentriques de la main. Le
liquide écarlate décrivit des torsades incertaines, fut rejoint par
un second, elle stoppa l'hémorragie d'un souffle, puis les deux
l'entourèrent, de plus en plus vite, de bas en haut, de plus en plus
harmonieusement. Gnas entama elle aussi sa danse, accompagnée par
ses matérialisations, baignée par l'éclat azur des astres
nocturnes, pivotant sur elle-même, défaisant tour après tour sa
tenue, il ne lui resta plus que son pagne. Elle interrompit son
tournoiement et me fit face, son bassin se balançait de droite à
gauche, ses créations suivaient toujours son mouvement avec
souplesse et grâce. Elle faisait courir ses doigts sur son ventre,
longeait ses côtes, palpait sa poitrine et en pressait les
extrémités. J'étais excitée, et sentais désormais un liquide
chaud couler le long de mes entre-cuisses; Gnas se retournait,
s'accroupissait se débarrassant du dernier morceau de tissu
l'entravant et remontait avec sensualité, massant ses cuisses,
dessinant du bout de ses doigts ses formes; elle passait ses mains
dans les cheveux, mes yeux suivaient ses fesses qui rebondissaient,
sans cesse, elle était entrain de m'hypnotiser. Elle refit un
demi-tour sur place, confronta son regard embrasé au mien, elle
reprit le contrôle des deux effusions à l'aide de ses bras, les
faisant virevolter autour d'elle, ses seins valsaient, ses courbes
affriolantes embellies de leurs teintes céruléennes et les ombres
qui s'en dégageaient me mettaient en nage; j'attendais juste le
moment où elle allait m'inviter à la rejoindre, impatiente, et
inconsciente que j'étais entrain de me caresser devant ce spectacle
haut en couleurs et beauté.
Ses
hanches ondulaient frénétiquement, elle se masturbait à son tour;
mes pieds se mirent à bouger d'eux-mêmes manipulés par mon
excitation, avant que ma progression ne soit accélérée par les
liens sanguins de Gnas, qui venaient de me ceinturer et de m'attirer
à elle. Elle plongea sa langue dans ma bouche, défit le charme qui
la retenait à ses cordes, et me déshabilla sans perdre un instant.
Mes doigts s'accrochèrent à ses fesses et à son entre jambe, elle
en fit tout autant, des glapissements de plaisir s'échappaient de
nos lèvres entre-mêlées, nos fronts se confrontaient, se
percutaient, sa peau chaude appelait la mienne à ne faire qu'un
avec. Nous nous mordions comme deux animaux entrain de lutter, ses
tétons durcis se frottaient aux miens, nous convulsions tandis que
je sentais la mouille dégoulinante de Gnas me détremper. Sans m'en
rendre compte cette dernière venait de me plaquer dos à la paroi
rêche du lieu, tandis qu'elle descendait sa langue, d'abord sur mon
cou, puis sur ma poitrine, léchais mon nombril, puis enfin
atteignait mon clitoris, il vacillait sous la pression moite de sa
bouche, pompant avec envie mon anatomie. Je me faisais au support
désagréable, dont la sensation était de loin dépassée par
l’envoûtement de la succion pratiquée par Gnas, je saisissais son
épaisse chevelure, l'attirant au plus près de moi et courbais mon
bassin, que j'animais de va-et-viens. J'étais un peu gênée de me
déverser dans sa bouche, mais son regard malicieux et attisé me
répondait de ne pas m'inquiéter, je pouvais me laisser aller. Je
découvrais avec grand plaisir ce qu'elle était entrain de me faire,
je ne pouvais plus m'empêcher de gémir à voix haute, mon ventre se
remplissait de bourdonnements, j'étais folle, folle de désir, et
voulais plus que tout lui rendre la pareille. Jouant de ma force, je
la fis basculer contre le sable, promenai mes mains sur son corps,
encerclant sa poitrine, écrasai ma poigne sur son cou et à mon tour
la suçai, laissant danser ma langue sur cette boule magique, me
régalant comme elle l'avait fait, du liquide qui coulait après
chacun de mes assauts buccaux. Le bout de ses doigts se perdaient
dans mes boucles, attrapaient les coins de mon visage, elle aussi
jouissait, elle aussi se tordait, frappant ma tête de son pubis,
elle ne tarda pas à amener ma bouche à la sienne, nos corps
s'enchaînant, nous finissions l'une en ciseau face à l'autre, nos
clitoris glissant l'un sur l'autre avec gourmandise, nous nous
pelotions du plus que nous le pouvions. Dégustant chacun des
frottements qui animaient nos êtres, nos voix désormais à
l'unisson, nous emplissions cette grotte d'une mélodie acharnée, sa
chair claquant contre la mienne, nos faces déformées par la
volupté, nos ongles se plantant, déchiquetant, déchirant. Nous
roulions désormais l'une sur l'autre, Gnas profitait d'un instant
d'égarement pour se lover dans mon dos, continuant de me frictionner
les lèvres avec puissance, me masturbant d'une main, enfouissant la
seconde dans mes cheveux, m'empoignant solidement. J'hurlais de
plaisir, et ne pouvais plus me retenir, je me sentais traverser par
un frisson ardent, tremblais comme une feuille et me relâchais
complètement. Gnas le sentit et relâcha son effort. Je me
retournais vers elle et l'embrassais. J'étais épuisée, vidée de
toute force. Elle me soulevait sur quelques pas, me déposant sur nos
tenues, et me rejoignais, nos nez se frottèrent une dernière fois,
tandis que mes yeux se fermaient, sur elle, sur Gnas, sur celle qui
venait de mettre une sensation derrière le mot plaisir. Nous mêlions
nos jambes, ma langue jouait avec la sienne un ultime instant, je me
blottissais au plus près d'elle.
"Dors
bien ma Gnas. Lui susurrais-je.
-Je
suis si contente que tu sois là mon Evi."
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